08/02/05 : Impression printanière
:
Ce n’est pas le printemps mais pourtant depuis
trois jours il règne un temps qui en donne un avant-goût…
Dimanche, journée famille, nous sommes arrivés
chez la maman de Constance pour déjeuner sur un tempo de promenade.
Nous avions prêté la voiture à Taupin, qui commence
à l’utiliser avec régularité depuis quelques
semaines qu’il a son permis de conduire, donc nous avons été
là-bas par le RER, ce que nous n’avions pas fait depuis
longtemps. Cela donnait presque un caractère de petit voyage
à cette excursion banale : l’arrivée à
Saint Germain, la traversée du centre ville si agréable,
l’impression d’être non pas dans une banlieue mais
dans une vraie ville de province, à la fois très bourgeoise
(on a croisé la sortie de messe, look très marqué,
lodens et robes à smocks) et très animée (magasins
d’alimentation luxueux, pâtisseries alléchantes
avec les queues du dimanche midi, animation du marché qui s’achève),
belles demeures anciennes au long des rues largement piétonnes,
impression de ressentir la présence proche de la forêt
et du parc, l’air parait plus vif qu’à Paris, illusion
peut-être mais enfin c’est comme ça qu’on
l’a vécu… Brève promenade encore l’après-midi
puis nous avons assisté à des présentations de
photos de voyage évoquant le périple que ma belle mère
a fait en Iran avec son groupe biblique à l’automne dernier
: la petite salle inconfortable d’un couvent du coin, les bonnes
sœurs en nombre, contentes comme des gamines de cette distraction
dominicale, et qui nous offrirons à la fin un goûter
frugal, les diapos qui tournent sur leur carrousel non sans quelques
inévitables bavures techniques, les commentaires poético-archéologico-historiques
lus par les participants, toutes personnes d’âge respectable
sinon canonique: cela était légèrement ennuyeux
mais avait aussi un espèce de charme délicieusement
suranné qui fait que j’ai passé au final un bon
moment même si j’allais là au départ un
peu à reculons.
Hier le temps était encore plus beau. Clarté
du ciel, douceur de la température, les oiseaux qui se mettent
à donner de la voix avec plus d’énergie dans les
jardins ou même sur les arbres isolés et encore complètement
dénudés des avenues. Hélas je suis resté
confiné à mon bureau presque toute la journée
assistant de ma fenêtre au lent déclin de la lumière
et je n’ai pu en profiter autrement qu’en pensée.
Aujourd'hui cela continue, avec un ciel moins pur
sans doute, quelques traînées de nuage, le temps va changer
sans doute dans les heures qui viennent mais pour le moment il y a
toujours cette relative douceur, ce plaisir à pouvoir ouvrir
le manteau, dégager son col, se laisser aller à une
décontraction que ne permet pas le froid. Et aujourd'hui je
suis sorti tôt, j’avais quelques courses à faire
dans l’après-midi, je les ai faites en musardant et en
profitant de l’extérieur.
Rien ne me fait autant de bien que cette sensation
de printemps qui approche. J’ai le sentiment d’être
de plus en plus météo-sensible. Parfois de façon
paradoxale d’ailleurs, le bon peut s’inverser en mauvais.
Il peut m’arriver parfois, si pour je ne sais quel raison je
ne me sens pas bien dans un jour comme celui-là, de ressentir
d’autant plus de malaise que je lui adjoins une espèce
de culpabilité à ne pas profiter de ce beau moment qui
est donné…
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11/02/05 : Pas loin
de craquer !
Rien ne m’exaspère plus que les machines
lorsqu’elles se mettent à ne plus marcher.
Je m’étais promis pendant cette demi
journée de vendredi où j’étais libre et
tranquille, seul à la maison, d’aller faire un petit
tour des diaristes, d’aller poster un peu chez les ici ou là
et sur Obso où je viens de déposer un texte. Las ! Lenteur
pathologique de l’ordinateur (ce qui est de plus en plus fréquent,
je ne sais pas trop ce qui le perturbe, l’usage partagé,
les sessions multiples, les téléchargements un peu erratiques
de Bilbo, tout ça a fini par faire un sacré souk là-dedans…)
puis carrément impossibilité de se connecter. Chaque
manipulation prend un temps démesuré, l’ordi plante
plusieurs fois, je relance, tout est toujours aussi lent, je tente
de joindre la hot-line de free, après moult attente (facturée
j’imagine !) j’obtiens un message pour dire qu’en
raison de l’affluence il vaut mieux se reconnecter plus tard
ou aller consulter la FAQ sur internet… Intéressant quand
justement le problème est qu’on ne peut pas se connecter
! Dans ce genre de situation, je bous intérieurement et même
un peu extérieurement, je me mets à insulter l’ordi
(eh, connard !), j’ai des envies de meurtre (du genre donner
des coups de latte à ces objets insupportablement placides
ou balancer tout ça par la fenêtre). Je ne suis jamais
passé à l’acte mais là je crois que je
n’en étais pas loin.
L’absurde est que je sens l’exaspération
monter et que je suis incapable de me dire « bon là,
j’arrête, je passe à autre chose, je vais bouquiner
ou je vais au cinéma, on verra ça plus tard… ».
Non, je persiste, je m’enferre, je bouffe mon après-midi
entière sans avancer d’un pouce.
Comme en plus j’ai mal aux dents et que ça
me remonte jusque en haut du crâne ! Et d’ailleurs peut-être
que j’ai d’autant plus mal aux dents que je suis dans
l’énervement et l’exaspération…
J’ai réussi finalement à me
libérer de cet esclavage imbécile, je suis sorti mais
sans disposition ou envie positive, juste pour m’enfuir, j’ai
abouti à la Fnac sans besoin d’achat particulier, j’ai
déjà plus d’un bouquin en cours en ce moment,
mais finalement je me suis laissé tenter par « l’enfant
peul » d’Hampate Bâ livre dont j’ai beaucoup
entendu parler mais que je n’avais jamais lu, ce n’est
pas un hasard si j’ai acheté ça je pense, envie
d’un bouquin qui fasse voyager, vers des temps et des lieux
de parole et de présence, loin de notre monde technologique.
En rentrant, un peu détendu, j’ai osé
rallumer la machine, ouvrir word et y laisser couler ces quelques
mots pour achever de me purger, maintenant je vais me mettre sur mon
lit et aller vers les mots d’Hampate Bâ en laissant courir
mes yeux sur de bonnes vieilles pages qui se feuillettent.
Et la connexion, on verra ça plus tard…
Deux heures plus tard : Ben ça y est ! C’était
dans Explorer, dans les options internet une case qui était
décochée. Par quel mystère ? Bilbo prétend
n’avoir jamais été dans ces options, moi non plus.
Un cochage-décochage spontané ? Aussi peu vraisemblable
que la génération du même nom ! Est-ce un effet
possible du fonctionnement erratique de la machine tout l’après-midi
?
Oh mystères insondables de l’informatique
!
J’en ris maintenant mais je ne riais par tout
à l'heure. Et il y a quand même là des dépendances
qui se créent qui sont fondamentalement malsaines. La technique
à notre service ou nous esclaves de la technique ?
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12/02/05 : Ranger,
éliminer, conserver :
Ce n’est pas encore le ménage de printemps
mais un sacré ménage quand même. Un ménage
d’ordinateur. A la suite des problèmes d’hier je
me suis rendu compte que les difficultés devaient venir en
partie de la saturation de mon disque. J’ai donc profité
de ce samedi matin pluvieux pour éliminer quantité de
choses et en profiter pour remettre un peu d’ordre. C’est
fait mais le résultat n’est pas très probant.
Tout ce que j’ai éliminé finalement ne représente
pas grand-chose et là encore le temps passé en vaut-il
la chandelle ? Peut-être aurais-je eu plus de plaisir à
continuer ma lecture d’Hampate Bâ commencée cette
nuit.
J’ai fait le tour aussi de mes favoris de
tous ordres et spécialement de ceux concernant les blogs. Que
de scories! Liens brisés menant dans le vide, pages disparues,
sites encore présents mais abandonnés… Je sais,
c’est la loi du genre, la volatilité obligée du
net, un sain rappel après tout de l’impermanence de toute
chose mais ma fibre collectionniste et archiviste en est un peu attristée.
Fantasme de l’hyper bibliothèque ! J’y repense
particulièrement vis-à-vis de certains textes que j’aimais
beaucoup même si sans doute jamais je n’aurais été
les relire mais j’aurais bien aimé qu’ils soient
tout de même quelquepart, existants, accessibles, pas perdus
pour tous (je veux dire pas perdus pour nous, car ils sont sans doute
préservés par leurs auteurs, dans le secret de leurs
ordinateurs, mais qu’en feront-ils ensuite... Et même
cela ce n’est pas sûr, il y a de grands jeteurs.)
J’ai été voir E-phémérides
sur lesquels quelques-uns ont déposé des liens vers
leurs sites interrompus. Certains mènent encore, c’est
amusant , on retrouve des sigles oubliés ou presque (CEV, Cercles
des jours écrits et imagés, Claviers intimes, un autre
temps du web, le temps de ma première approche précautionneuse
et méfiante de ce monde). J’ai lu quelques entrées
de certains, de la Scrib
par exemple qui était souvent si drôle… D’autres
liens débouchent dans le vide : Mongolo, je n’ai pas
connu, c’était avant moi mais je crois qu’il fut
un des initiateurs en France…. « Secrets partagés
» de Cassandra, j’avais beaucoup aimé ce blog,
c’était riche et profond, souvent émouvant, plus
rien, quel dommage (il y a une trace de la personne dans le présent
tout de même à travers un photo-blog
avec de magnifiques images)… Un vrai conservatoire de tout
ça aurait un sens, d’une partie au moins, le dépôt
légal accumule bien des choses qui sans doute diront moins
sur nous et notre temps que certains de ces blogs évanouis.
J’en ai aussi profité pour réactualiser
un peu les liens partant de ma page d’accueil. Certains parce
qu’il mènent à des sites abandonnés, d’autres
simplement parce que je ne les fréquente plus régulièrement.
Ce n’est pas un jugement de valeur sur l’appréciation
objective du site c’est plutôt volonté de coller
à ceux que je lis réellement, ceux qu’à
tout le moins je parcours avec assez de régularité.
Dis moi ce que tu lis, je te dirais qui tu es… Mais l’intérêt
pour chaque diariste est entretenu aussi par les interactions qui
se créent avec eux. On suit de plus près ceux avec qui
on échange même très épisodiquement. Il
y a aussi l’effet cercle. Avant je partais souvent pour mes
promenades à partir des sites mis à jour sur la RDJ,
maintenant beaucoup moins, je pars plutôt de ceux liés
à Obso ou
bien du cercle informel qui tend à se constituer autour de
"Vie commune"
de Samandti : la qualité et la sensibilité de ce qu’elle
écrit fait qu’elle draine à partir de ses billets
nombre de commentaires qui me donnent envie d’aller voir vers
leurs auteurs.
A part ça, j’ai décidé
d’aller marcher une semaine dans l’Atlas fin février.
Décision rapide qui ne me ressemble pas pour un départ
la semaine prochaine. Mais c’est bien. Constance elle n’avait
pas envie de bouger pendant ces vacances qui arrivent, pour elle c’est
plutôt repos et cocooning à Paris, moi ça ne me
disait rien, j’ai envie de grand espaces et d’effort physique,
je n’ai pas tergiversé, j’ai feuilleté une
brochure, téléphoné et voilà le billet
est pris….
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14/02/05 : Où
suis-je ?
Journée très pénible au bureau
aujourd'hui. J’y suis coincé, j’y ai des obligations,
pas moyen de m’échapper mais je n’ai pas vraiment
de travail urgent, j’aurais bien sûr des tas de choses
à faire en prévision de moments à l’emploi
du temps plus tendu mais je n’arrive pas à m’y
mettre, j’ai glandé et même bloglandé, ce
qui ne m’arrive que très rarement au bureau, ça
me met toujours mal à l’aise, je ne peux m’empêcher
de me sentir vaguement en faute. Puissant le surmoi ! Puis j’ai
ouvert word et commencé à écrire ces quelques
mots…
Je crois que ce sont les moments que je déteste
le plus, ces entre-deux dont je ne sais rien faire. Je ressens alors
une espèce de schizophrénie entre deux aspects de ma
personne, celle qui est investie dans la vie professionnelle et celle
qui aime lire, écrire, rêver. Quand je suis là
je préfère encore et de loin être contraint à
l’action.
Rien n’est clair dans ma tête, au sein
même de ma personne privée j’ai le sentiment que
les contradictions s’accumulent, que les tensions se font plus
fortes, avec cette question récurrente : mais dans tout ça
où suis-je vraiment ?
Et mon activité d’écriture ici
même ne m’aide pas sur ce plan. Elle rajoute de la complexité,
elle rajoute encore un niveau de parole. Il y a ma parole de personnage
social, il y a ma parole avec Constance mais qui est si chargée
de silences, il y a ma parole complètement privée, intime,
celle de mon ancien journal non mis en ligne, jamais montré
à personne sauf de rares extraits (de ce fait ce n’était
pas une parole, juste un gargouillis intérieur) et maintenant
donc il y a ma parole en ligne. J’avais l’illusion que
ce pourrait être la même que mon ancien journal dès
lors que j’étais protégé par l’anonymat.
Ce n’est évidemment pas le cas. Il y a le risque de rupture
de l’anonymat mais il y a aussi les interactions qui se créent.
Alors forcément, qu’on le veuille ou non, la parole hésite,
on prend des précautions, qu’est-ce que je dis et qu’est-ce
que je tais, jusqu’où est-ce que je vais… Voici
ce paragraphe commencé que l’on interrompt soudain ou
que l’on met de côté. Mais on voudrait dire quand
même alors on est déçu, on y revient mais dans
des termes différents en se demandant si on est toujours dans
l’authenticité ou déjà dans une image que
l’on cherche à donner. Et cette hésitation même
est délétère, épuisante, déprimante.
C’est un questionnement qui revient beaucoup chez les blogueurs
en ce moment et qui se traduit par des suspensions, des mises à
distance, le passage dans des modes d’expression plus discrets,
ou parfois par des interruptions complètes. Dans ma promenade
tout à l’heure je me suis retrouvé chez Coumarine,
j’apprécie beaucoup ce qu’elle écrit mais
je ne l’avais pas visitée depuis longtemps et voilà
que je tombe justement sur un avis d’abonnés absents
après justement une entrée qui allait à peu près
dans le sens de ce que je dis ici. Reviens Coumarine ! Moi je tiens
à ce mode d’expression en ligne pour le moment, il m’apporte
des choses par les regards portés, par des amitiés qui
s’initient mais il est clair qu’il ne me facilite pas
la vie, qu’il n’aide pas à la clarté et
à l’unité de ma personne contrairement à
ce que j’ai pu penser.
Hier on a vu « Sideways » avec Constance.
Je me sentais si loin d’elle, même si nous avons partagé
ce moment… Ça en devient d’une infinie lourdeur.
Et pourtant je l’aime bien Constance et je me culpabilise de
cette distance. Je suis loin mais après tout c’est elle
aussi qui est loin ! L’un comme l’autre je crois que nous
aurions besoin « d’évènements » même
si nous en avons peur.
Ce film qui n’est pas un grand film mais qui
est sympathique et vivant m’a bien plu. J’y ai ri ce qui
fait toujours du bien, mais j’ai été sensible
aussi au malaise profond des personnages (des hommes, pas des femmes,
les femmes là-dedans sont infiniment plus fortes). Caricature
mise à part je ne suis pas loin de me reconnaître en
partie dans ce pauvre écrivain raté. Et d’envier
finalement son « destin » dans le film. Il a encore plus
que moi l’art de passer à côté des rencontres
possibles, c’est un vrai loser, déprimé, passablement
ridicule et pas vraiment sexy et cette fille merveilleuse, belle,
intelligente, est capable de venir et même de revenir vers lui.
Mais c’est un film, une belle histoire avec un joli happy end,
est-ce que ça peut se passer comme ça dans la vie ?
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15/02/05 : Anxiété
:
J’ai demain une échéance assez
importante sur le plan professionnel. Á mesure que le moment
en approche je me sens envahi d’une anxiété quasi
pathologique. Je coordonne l’opération et je ne peux
m’empêcher de me sentir responsable de son bon déroulement
bien au-delà de ce qui dépend de moi. Je ne devrais
pas. J’ai fait de mon côté je crois tout ce que
j’avais à faire. Je me mets à imaginer tout ce
qui peut ne pas marcher et je me focalise là-dessus ce qui
est stupide car je n’ai plus de moyens d’agir. Beaucoup
de choses dépendent de toute façon de divers partenaires
institutionnels sur lesquels je n’ai pas la main. Donc maintenant
je n’ai plus qu’à attendre, à arriver reposé
et détendu demain pour être le plus efficace possible
face aux éventuelles difficultés qui se présenteront
et basta…
J’ai déjà organisé à
d’autres occasions des opérations du même style.
Ça c’est toujours passé finalement à peu
près correctement, à la satisfaction des participants,
même si chaque fois inévitablement certaines choses ne
se passent tout à fait comme on l’aurait souhaité.
Il n’y a jamais eu de bug majeur. Et d’ailleurs même
y en aurait-il, il n’y aurait pas mort d’homme, personne
n’en serait vraiment durablement affecté, je ne serais
pas pendu haut et court ni viré de mon travail, au pire légèrement
réprimandé. A quelques jours de distance tout ça
ne serait au pire vécu que comme une perte de temps, un gâchis
d’énergie, ça reprendrait la place véritable
que ça n’aurait jamais dû quitter, une écume
infime à la surface des choses…
Mais rien à faire. J’ai beau me tenir
ce discours rationnel, l’anxiété est là.
J’ai toujours eu tendance à être anxieux mais j’ai
l’impression que ça s’aggrave à mesure que
les années passent. Je n’ai jamais pris de calmants ou
d’anxiolytiques, sauf pendant une très brève période
il y a bien, bien longtemps, mais soudain aujourd'hui je me suis mis
à me faire de tels films dans la tête, je me suis senti
tellement noué, au repas ce midi j’avais l’impression
que je ne pourrais rien avaler, que je me suis mis à penser
à une petite pilule magique qui d’un coup aplanirait
tout dans mon esprit, détendrait la boule niché sur
mon plexus. Et cela éclaire aussi rétrospectivement
mon mal-être d’hier au bureau, part non négligeable
quoique non exclusive de mon mal-être plus global. En fait je
pense que je couvais déjà l’anxiété
d’aujourd'hui, tout était prêt de mon côté,
rien de plus à faire mais impossibilité de m’investir
dans autre chose parce que déjà j’étais
dans cette attente sans me l’avouer.
Cela va mieux ce soir. Je crois que le pic de la
crise est passé. J’ai écouté en rentrant
de la musique, écouté vraiment, sans faire autre chose,
concentré sur le déroulé des notes, voguant avec
elles. C’était Beethoven, les sonates à Kreutzer
et Printemps par Casadesus et Francescatti, je n’écoute
pas très souvent ces grands classiques que j’ai entendu
depuis l’enfance mais il n’y a pas à dire, ces
notes et cette beauté peuvent porter avec elles, si on veut
bien les écouter, une vraie détente, un vrai apaisement.
Cela vaut sans doute bien une quelconque pilule. Et puis nous avons
dîné agréablement Constance, Bilbo et moi, j’ai
débouché une bouteille pas trop mauvaise car j’avais
besoin de me faire plaisir. Ça aussi c’est un bon anxiolytique.